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UNE PROTHESE DU GENOU QUAND POURQUOI COMMENT A QUEL AGE ?

La prothèse du genou est une intervention de plus en plus fréquente, il s’en est mis autour de 50000 en France par an en 2012. Elle permet de rendre à de nombreuses personnes une autonomie perdue et ainsi une vie normale, quel que soit leur âge.

Quand avoir une prothèse du genou ?

Ce n’est pas une question d’âge, en effet aujourd’hui des prothèses sont posées à des gens de plus en plus âgés mais aussi de plus en plus jeunes. Le vieillissement de la population d’une part mais aussi la pratique du sport de façon intensive ou inadaptée entrainent des arthroses, certes dues à l’âge, mais aussi post traumatiques ou d’usure précoce dans une population de plus en plus large et nombreuse. Cependant la pose d’une prothèse n’intervient qu’au terme d’un parcours médical et chirurgical qui doit avoir été entrepris de façon rigoureuse, car c’est aussi une des clefs du succès de cette intervention.  Aujourd’hui la pose d’une prothèse de genou est le traitement ultime de l’arthrose du genou, les autres doivent donc le plus souvent avoir déjà été entrepris et ne plus être efficaces : La prise en charge d’une surcharge pondérale ou d’une obésité, l’utilisation de semelles orthopédiques et amortissantes , l’entretien fonctionnel, exercices dans l’eau , vélo ; les traitements rhumatologiques, infiltration de corticoides , visco supplémentation ( acide hyaluronique ), voir parfois injection de PRPP, anti-inflammatoires par voie orale mais avec prudence et surveillance étant donné les effets indésirables gastriques et rénaux notamment. Ainsi quand le patient malgré tout cela reste limité dans son autonomie par ses douleurs sa raideur éventuelle qui l’ennuient quotidiennement, on pourra discuter d’une prothèse de genou.

Pourquoi avoir une prothèse de genou ?

Parce qu’on a mal ; tout le temps que cela empoisonne la vie courante que l’on est restreint dans ses activités.

La douleur invalidante quotidienne à la marche, dans les escaliers, limitant le périmètre de marche, les activités, est le signe le plus fréquent. La raideur du genou avec une perte de l’extension (allongement) complète du genou, une limitation de la flexion est aussi souvent présente. Il peut s’y associer un épanchement du genou (gonflement), avec parfois un kyste poplité c’est à dire une «  boule » en arrière du genou qui est douloureux, gênant la flexion, et la mobilisation du genou.   L’axe de la jambe peut être dévié de façon plus ou moins importante, soit arqué (genu varum), soit en X( genu valgum) et parfois le genou est instable lâchant même à la marche en terrain plat.

La prothèse du genou permettra de soulager la douleur de 70% à 100% dans la plupart des cas, elle redresse l’axe de la jambe, redonne une mobilité du genou de 0° d’extension à 120° de flexion le plus souvent, parfois plus parfois moins, avec une disparition quasi complète de l’épanchement dans l’année après l’intervention aussi la plupart du temps.

Quelle préparation chirurgicale ?

Lorsque l’intervention a été décidée par le patient et le chirurgien, un bilan doit être fait pour réaliser cette intervention dans les meilleures conditions de sécurité : Prévenir, limiter, les risques infectieux, les risques généraux et les risques interventionnels est le but de cette préparation.

Limiter les risques infectieux ; Il faut avoir un état cutané propre, les ongles des orteils courts propres, pas de mycose suintante des espaces, les plis cutanés secs et intacts. Une Fiche d’information est expliquée et donnée au patient   tout en lui expliquant aussi ces facteurs de risque d’infection dans la chirurgie ostéo-articulaire. Le dépistage d’un tabagisme est particulièrement important ; il multiplie le risque chirurgical global par 3, et doit donc être arrêté 6 semaines avant et 6 semaines après l’acte chirurgical. Il peut être donné au patient un test de dépendance au tabac type test de Fagerström pour le sensibiliser et lui expliquer l’importance de ce risque.

Un bilan dentaire afin de traiter des foyers infectieux évolutifs éventuels est nécessaire aussi.

Un examen cytobactériologique des urines doit aussi être fait pour traiter une éventuelle infection latente.

Chez un sujet ayant fait un ou des séjours en réanimation ou en soins de long séjour, on fera un dépistage nasal de Staphylocoque auréus multi-résistant qui pourra être traité en préopératoire de façon locale. Le risque moyen d’infection nosocomiale pour une prothèse du genou est de 1,2%.

Le patient doit aussi un faire bilan sanguin et cardiaque avec un électrocardiogramme au moins avant de voir l’anesthésiste en consultation. La consultation d’anesthésie a lieu le plus souvent environ 5 semaines avant l’intervention. Il faut y amener outre les résultats des examens faits, l’ordonnance de traitement habituel pour que le médecin anesthésiste puisse vérifier leur compatibilité avec la chirurgie ou prévoir des adaptations pour ce moment et que le traitement puisse être ensuite pris en charge par l’établissement pendant le séjour.

Cette consultation va permettre : – d’évaluer le risque chirurgical anesthésique,                                 de prévoir et s’expliquer la stratégie d’épargne sanguine : par une préparation sanguine préopératoire par injections d’Erythropoïétine si le taux d’hémoglobine est <ou = à 12gr. Il y est associé la prise de fer et vitamines B1, B6, B12.                                                                                         Cette consultation permet aussi d’expliquer au patient le type d’anesthésie qu’il aura qui est le plus souvent de type péridural c’est-à-dire une anesthésie rachidienne, avec la prise en charge de la douleur post-opératoire. Aujourd’hui l’utilisation de blocs périphériques péri-neuraux réalisés en post-opératoire immédiat dans la salle de réveil, permet de soulager très efficacement la douleur durant les 24 premières heures après l’intervention. Enfin pendant et juste après l’intervention le sang aspiré et drainé au niveau du site opératoire va être passé dans un Cell-saver qui le filtre et le récupère pour le transfuser au patient, cette stratégie permet de récupérer 40 à 50% des pertes sanguines.

Cette attitude est expliquée au patient, elle permet d’éviter une transfusion homologue dans plus de 95% des cas. Ainsi après la consultation chirurgicale et la consultation anesthésique l’information doit être réalisée totalement… ou presque.

Le dernier point de cette préparation est la rééducation. Parfois une rééducation pre-opératoire est nécessaire, elle permet, d’assouplir l’articulation et les muscles qui l’entourent, d’éduquer le patient aux exercices qu’il aura aussi à faire après l’intervention.                                                                                                                                              En effet la rééducation post-opératoire est un élément important dans la prise en charge d’une prothèse du genou. Elle est commencée dès l’hospitalisation, avec la mobilisation active aidée du genou par le kinésithérapeute, le lever qui a lieu au premier ou au deuxième jour post-opératoire, en appui complet avec l’aide de cannes , l’apprentissage de la marche étant avec la récupération de la mobilité articulaire le deuxième point fondamental de la récupération ; la première fois vous allez au cabinet de toilette , le lendemain marche dans le couloir, le troisième jour apprentissage des escaliers, le quatrième ou le cinquième la sortie est ainsi programmée.

La rééducation peut ensuite être faite en centre de rééducation ( SSR) en internat ou en hôpital de jour,   ou bien en ville à domicile puis chez un kinésithérapeute, cette dernière solution est possible quand le patient est autonome à domicile , et est possible aussi éventuellement aujourd’hui dans le cadre du programme PRADO ( programme d’ aide au retour à domicile) , mis en place au niveau de certains établissements pilotes dans certaines régions par la caisse d’assurance maladie qui organise la prise en charge des soins à domicile pour le patient en coopération avec l’équipe médico chirurgicale de l’établissement. Quelle que soit la solution choisie , cela doit être fait au mieux lors de la consultation avec le chirurgien pour que l’ intervention soit faite dans un cadre serein où tout a été prévu au mieux.

Nous verrons ensuite le choix de la prothèse qui est avant tout un choix technique loin des publicités médiatiques que l’on peut voir et entendre partout aujourd’hui.

Services de qualité

L’arthrose de la hanche ou coxarthrose est un phénomène d’usure et de dégénérescence du cartilage, qui peut avoir plusieurs causes : des anomalies congénitales, luxation congénitale de hanche, dysplasie de hanche ; une origine traumatique, fracture, ou gestes violents répétés fréquemment dans certains sports (karaté par exemple), l’utilisation excessive comme dans les sports de haut niveau qui peut entrainer une usure prématurée ; l’âge, certaines maladies articulaires ; et parfois aucune cause évidente n’est retrouvée à l’arthrose de hanche.

Quelles en sont les indications, les techniques, que peut-on en espérer  d’une prothèse totale de hanche? Quels sont les principaux types de prothèses aujourd’hui c’est ce que nous allons voir ici.

L’indication ou pourquoi avoir une prothèse totale de hanche ?

C’est la douleur, la souffrance, la gêne fonctionnelle dans la vie quotidienne qui vont être les raisons de cette intervention. La douleur peut être dans la fesse, dans l’aine, à la face antérieure et ou interne de la cuisse, parfois jusqu’au genou et même seulement localisée à cet endroit elle peut retentir aussi sur le dos et entraîner une boiterie, elle va limiter la marche, la station debout prolongée, parfois même la station assise est pénible. Enfin plus rarement la douleur peut être au repos la nuit nous réveillant. La gêne fonctionnelle ou raideur articulaire est le deuxième signe essentiel ; elle va se traduire par une difficulté à des gestes d’habillage, se couper les ongles des orteils, mettre des collants, faire des lacets de chaussures, elle peut aussi rendre difficile l’accès à une baignoire, le fait de s’asseoir sur des fauteuils bas et aussi retentir sur des gestes de la vie intime. L’évolution dans le temps est souvent longue mais peut être rapide en moins de 6 mois échappant aux traitements médicaux.

En effet les traitements médicaux permettent souvent de retarder confortablement l’intervention chirurgicale. Ce sont : les anti-inflammatoires mais qui présentent des risques pour le patient ; ils ne peuvent pas être employés chez tous ayant des effets secondaires importants rénaux, digestifs et hépatiques notamment ; Les traitements locaux infiltration de cortisone en intra-articulaire sous contrôle radiographique   et /ou d’acide hyaluronique peuvent apporter un confort important plus ou moins durable au patient ; ils peuvent être répétés tous les ans tant qu’ils entrainent une amélioration significative. L’association avec de la rééducation, de l’entretien physique( vélo, natation) permet d’augmenter l’efficacité de ses traitements que ce soit sur la qualité et aussi sur la durée du soulagement et de l’amélioration. Le port de semelles orthopédiques   et ou amortissantes est aussi un élément positif. Enfin la perte de poids en cas d’excès pondéral ou d’obésité est un élément fondamental de l’efficacité de tout traitement médical et cela améliorera aussi la qualité du résultat de la chirurgie et diminuera les risques de l’intervention.

Quand tous ces traitements ont été employés à bon escient et ne sont plus efficaces, ou bien que l’arthrose se révèle à un stade trop évoluée pour en espérer une amélioration quelconque, alors l’indication chirurgicale d’une prothèse totale de la hanche est justifiée.

Si cette intervention est fréquente voir  « banale » (je n’aime pas ce terme) aujourd’hui elle nécessite une préparation qui est très importante pour limiter les risques de la chirurgie et de l’anesthésie car il y a des risques.

Les risques infectieux : le risque moyen pour une infection nosocomiale sur prothèse totale de hanche est aux alentours de 1%. La prévention comprend la vérification de l’hygiène buccodentaire avec une radio-panoramique dentaire, un contrôle par le dentiste et le traitement d’éventuels foyers infectieux évolutifs à ce niveau ; la prescription d’un examen cytobactériologique des urines avant la consultation d’anesthésie   ce qui permettra de traiter l’infection avant l’intervention et de contrôler à nouveau les urines au bout de 3 jours de traitement sur 6 puis à nouveau la veille de l’intervention. Le contrôle d’un bon état cutané au niveau des extrémités, orteils , ongles et commissures qui sont des portes d’entrée idéales pour une infection de la hanche ; enfin j’y ajoute un lavage du nez biquotidien au sérum physiologique pendant 1semaine avant l’intervention systématiquement et lorsqu’un patient a fait un séjour en réanimation ou a des antécédents infectieux orl il est fait un dépistage de staphylocoque Méthicilline résistant par des prélèvements orl, ce qui permettra une décontamination au moins partielle par des lavages du nez à la Mipurocine pendant 1semaine avant l’intervention . Enfin l’existence d’un diabète doit faire vérifier son équilibration pour limiter au maximum le risque d’infection, et par l’interrogatoire le chirurgien recherche aussi l’existence d’antécédents infectieux particuliers ou de maladie entrainant une fragilité par rapport au processus infectieux.

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Les risques cardio-vasculaires : le principal risque vasculaire est celui de thrombophlébite post-opératoire et d’embolie pulmonaire qui peut être mortelle. C’est pourquoi l’achat de bas de contention veineuse de type 2 est prescrit avant l’intervention pour les mettre aussitôt après l’intervention au moins la journée pendant 5 semaines. Il s’y associe un traitement anticoagulant systématique préventif pendant tout le mois post-opératoire au moins. Sur le plan cardiaque un bilan avec électrocardiogramme et éventuellement echo-doppler cardiaque et des troncs supra-aortiques est réalisée pour évaluer la fonction et l’état cardiaque et des parois artérielles ; L’anesthésiste pourra ainsi expliquer aussi le mieux possible au patient et à sa famille le risque opératoire de son côté. Il est réalisé aussi avant   d’anesthésie une numération formule sanguine, un dépistage HIV et des virus de l’hépatite. On peut aussi ainsi aussi envisager une préparation sanguine à l’EPO pendant 3semaines avant l’intervention si le taux d’hémoglobine est inférieur à 12gr pour éviter une transfusion sanguine de sang homologue en per ou post-opératoire. Ce bilan permet aussi d’adapter avant l’intervention un éventuel traitement anticoagulant au long cours pour limiter au maximum aussi le risque hémorragique pendant et après l’intervention.

Toute cette préparation est indispensable pour réaliser l’intervention chirurgicale dans les meilleures conditions et au moindre risque, en effet le risque 0 n’existe pas. Et le seul moyen direct de mourir d’une arthrose de la hanche reste la chirurgie. Mais la chirurgie et la prothèse de la hanche sont aujourd’hui encore le moyen, de restaurer à des gens souvent très handicapés une fonction normale, une vie normale avec la possibilité de refaire du sport pour ceux qui le souhaitent en en connaissant alors les risques bien entendu. Y-a-t-il un âge pour avoir une prothèse de hanche ? Je répondrai simplement y-a-t-il un âge pour avoir le droit de marcher ?

Maintenant vous avez fait votre préparation, vous avez le droit d’être opéré et le chirurgien a le droit de vous opérer…. Quelques informations encore cependant sur la prothèse de hanche.

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